vendredi 25 octobre 2013

L'hymne des cheminots à l'automne : "Les feuilles se ramassent à la pelle"


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Trafic ferroviaire : gare aux feuilles mortes sur les voies

Publié le 25/10/2013 à 08:07 | 1
opération nettoyage


Bernard Lasfarguette aux manettes d'une draisine équipée pour le brossage et le lavage des rails hier entre Toulouse et Auterive : un maillon précieux mais peu connu de la régularité du trafic./ Photo DDM Michel Viala

Le phénomène est peu connu mais de nombreux retards de trains sont provoqués… par les feuilles mortes. D’octobre à décembre, mobilisation des équipes de la SNCF et RFF.

Il n’y a pas que les ruptures de caténaires. On le sait peu mais patinage et enrayage sont les deux mamelles du retard des trains. En cause : la chute des feuilles mortes qui provoquent ces phénomènes de ralentissements des convois et la mauvaise humeur des usagers. «Un phénomène qui peut paraître anodin mais avec des conséquences importantes», soulignait hier Bruno de Monvallier, en gare de Toulouse, avec des stats étonnantes : 4 000 minutes de retard cumulé en 2012 pour la seule région Midi-Pyrénées, il est vrai très boisée.
BROSSEZ, LAVEZ, ROULEZ

Dans les faits, «les feuilles mortes tombées sur la voie collent au rail et sont écrasées au passage des trains, explique à son tour, Antoine Latouche, directeur régional adjoint de Réseau ferré de France (RFF). Elles se transforment en pâte végétale très glissante qui peut provoquer patinage et enrayage des trains (lire ci-contre). Pour des raisons de sécurité, leur vitesse peut être réduite avec des allongements du temps de parcours».

D’où les opérations engagées par la SNCF et RFF pour prévenir et corriger ces dépôts de feuilles récurrents et assurer la régularité du trafic. L’opération «feuilles mortes» - c’est son nom -, avec démonstration hier sur la ligne Toulouse-Auterive, qualifie ainsi un drôle de trafic d’octobre à décembre : quatre draisines dûment équipées sillonnent les lignes de la région : «Environ 15 000 kilomètres parcourus pour 2 500 brossés et lavés», relève Régis Pommier, chargé de la coordination de ces opérations sur la région. Les conducteurs de ligne alimentent le réseau d’alerte : «Les départements de l’Ariège et des Hautes-Pyrénées sont particulièrement touchés, avec notamment la fameuse pente de Tounaye à 3,3 % qui est nettoyée cinq jours sur sept et les trains au départ de Toulouse sont forcément impactés».

Les draisines spécialement équipées brossent alors les rails puis les lavent. Un travail qui s’impose davantage aujourd’hui qu’hier car les produits utilisés pour le débroussaillage préventif, impératif écologique oblige, sont moins efficaces qu’avant», expliquent les responsables. Un débroussaillage des rails qui n‘en concerne pas moins… un million de m2 par an en Midi-Pyrénées. Impératif pour garder la ligne.
Patinage et enrayage

Le patinage. Le train patine sur les feuilles mortes devenues une pâte humide et il est alors ralenti dans sa prise de vitesse. En cas de perte «d’adhérence», le conducteur pour raisons de sécurité, doit limiter la vitesse et peut parfois être amené à procéder à un «arrêt d’urgence».

L’enrayage. le phénomène survient quand le train est en pleine phase de freinage. À ce moment-là, les roues se bloquent et le train continue alors à avancer en glissant sur les rails. Le rail «rabote» la roue du train et la déforme ce qui nécessite alors son reprofilage.
le chiffre
Le chiffre : 4 000

minutes de retard >

provoqué par les feuilles mortes. En 2012 en Midi-Pyrénées, les patinages ont fait perdre 1 600 minutes (environ 26 heures) et les enrayages 2 400 minutes (environ 40 heures) aux trains du réseau régional.

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